vendredi 28 juillet 2017

Chanson douce - Leila Slimani

Bonjour les amis !

Je ne sais pas si je l'ai déjà mentionné ici, mais une de mes booktubeuses préférées est Margaud Liseuse, à qui je fais pas mal confiance en terme de recommandations (quand il s'agit d'un genre qui me plait, of course !). Lors d'un de ses bilans lecture, elle a mentionné Chanson douce, de Leila Slimani, qui est le prix Goncourt 2016.

A priori, il s'agissait (encore une fois !) d'un titre qui sortait de ma zone de confort, mais lorsque Margaud a parlé de l'introduction de ce livre, de l'effet qu'elle lui avait fait, j'ai été intriguée. Beaucoup. Puis sa revue générale m'a donnée envie de donner sa chance à ce bouquin. Quelques jours après, j'ai décidé de me lancer.

Tout comme ma précédente lecture, La mécanique du coeur, cette lecture a été mitigée. Cette fois, c'est l'inverse : j'ai adoré le début, mais j'ai perdu de mon enthousiasme au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue.


Titre : Chanson douce
Auteur :  Leila Slimani
Maison d'édition : Gallimard
Date de parution originale : 18 août 2016


Résumé :

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.




Mon avis : ♥♥♥♥♥

Chanson douce, c'est l'histoire de Myriam, mère de deux jeunes enfants, qui décide de reprendre son travail d'avocate. Avec Paul, son mari, elle se met à la recherche de la nounou parfaite, et ils la trouvent : Louise, qu'ils embauchent sur le champs. La nounou se rend très vite indispensable pour cette famille, mais peu à peu, la situation va se compliquer...

Tout d'abord, je dois parler de l'introduction. Cette intro, qui est choquante, et dégoûtante. J'étais pourtant prévenue qu'elle était spéciale, mais je ne pensais pas qu'elle le serait à ce point. Pour tout vous dire, je l'ai lue le matin dans le bus en allant au travail (à moitié réveillée, du coup, soyons honnêtes), et elle m'a filée la nausée. Je ne me souviens pas qu'un livre m'ait déjà fait cet effet. Mais Leila Slimani a réussi son coup : j'étais happée en quelques lignes, j'avais besoin de savoir, de comprendre comment on en était arrivé là.

Le début est vraiment très bien, on découvre des personnages humains, crédibles, avec leurs qualités et défauts. L'auteur prend le temps de planter le décor, de montrer comment Myriam et Paul décident d'embaucher Louise pour garder leurs enfants. On suit cette famille et on voit comment la nounou se rend petit à petit indispensable dans cette famille qui ne la connaissait pas quelques mois auparavant : elle garde les enfants, fait le ménage, prépare les repas... Bref, ils ne voient plus leur vie sans elle !

Puis, au fur et à mesure, et en connaissant la "fin" (qui est révélée dans la fameuse introduction), on se rend compte que quelque chose cloche, jusqu'à ce que tout s'accélère. C'est à partir de ce moment, sur la dernière partie, que j'ai commencé à décrocher.
Honnêtement, je pense que c'est en partie parce que j'ai tardé à avancer, je lisais très peu à ce moment là (uniquement dans les transports pour aller au travail), et je pense que j'aurais plus apprécié le dernier tiers si je l'avais lu d'une traite. Mais je ne sais pas, j'en ai eu marre de Louise, de cette famille, du tournant malsain que prenait le roman. Ce livre me mettait mal à l'aise. Ce qui est le but de l'auteur, je pense, mais ça ne l'a pas fait avec moi, je n'aime vraiment pas le sentiment que j'ai éprouvé en parcourant ces derniers chapitres.

Et surtout, je regrette la fin qui pour moi n'en est pas une : cette fin (trop) ouverte m'a laissé un goût d'inachevé, d'incomplet. Je me doutais bien qu'on n'aurait pas de surprise ou de cliffhanger de dernière minute, mais personnellement j'aurais préféré que Leila Slimani clôture son livre par une vraie fin. Cet avis est tout à fait personnel : je n'aime généralement pas les fins ouvertes, je préfère quand l'auteur nous dit tout de A à Z, plutôt que de nous laisser "en plan".

Je regrette cette fin, car même si cette lecture a été bien loin du coup de cœur, Chanson douce est un roman très bien ficelé et prenant, qui a été globalement une assez bonne lecture.


En bref :

Un roman qui accroche le lecteur dès les premières phrases, qui est très bien fait. Cependant, le côté malsain qui s'installe au fur et à mesure de l'histoire, ainsi que la fin, ne l'ont malheureusement pas fait avec moi.


Citations :

"C'est ça qu'être mère a provoqué. Ca la rend un peu bête parfois. Elle voit de l'exceptionnel dans ce qui est banal."

"On lui a toujours dit que les enfants n'étaient qu'un bonheur éphémère, une vision furtive, une impatience. Une éternelle métamorphose. Des visages ronds qui s'imprègnent de gravité sans qu'on s'en soit rendu compte."

Et vous, avez-vous lu Chanson douce ? L'avez-vous aimé ?

jeudi 20 juillet 2017

La mécanique du cœur - Mathias Malzieu

Bonjour les amis !

(Enfin !) de retour après quelques mois d'absence sur le blog (je m'en excuse d'ailleurs, le temps est passé tellement vite et j'ai été pas mal débordée ces derniers temps, mais je vais essayer de retrouver un rythme de publication plus correct dans les semaines à venir !), je viens vous parler aujourd'hui d'un livre que j'ai lu en mars, La mécanique du cœur.

Je n'avais jamais entendu parler ni du livre, ni du film avant qu'il ne soit sélectionné comme "lecture du mois" dans le groupe de lecture dans lequel je suis inscrite. Je ne participe pas souvent à ces lectures du mois, je ne le fais que lorsque le livre me tente réellement. Finalement, j'ai beaucoup hésité à lire ce bouquin car je ne savais pas quoi en penser (il sort carrément de ma zone de confort), mais il a fini par m'intriguer au point que j'ai décidé de lui donner sa chance.

Au final, c'est une lecture en demi-teinte que je m'apprête à vous présenter.

Titre : La mécanique du cœur
Auteur : Mathias Malzieu
Maison d'édition : Flammarion
Date de parution originale : 22 octobre 2007

Résumé :

Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui aide à l'accouchement parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le cœur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition d'éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d'état amoureux. Mais le regard de braise d'une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu'aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l'amour comme sa cruauté.



Mon avis : ♥♥♥

Comme je le disais précédemment, ce livre sort pas mal de ma zone de confort. Ce genre d'univers très particulier n'est pas forcément ma tasse de thé, mais j'avais entendu tellement de bien de ce livre et la quatrième de couverture m'a suffisamment intriguée pour que je décide de lui donner sa chance.

Dans cette histoire, nous retrouvons Jack, un enfant qui a la particularité d'avoir un cœur-horloge, qui lui a sauvé la vie à la naissance, mais qui est très fragile : il doit faire attention aux émotions fortes, qui mettent en péril son cœur mécanique. Quand il découvre l'amour pour la première fois, il va quitter son Ecosse natale pour tenter de retrouver sa belle en Espagne. S'en suivront des aventures que nous allons suivre...

Au début, j'ai eu énormément de mal à rentrer dans cet univers, à tel point qu'au bout d'une cinquantaine de pages j'ai faillit abandonner ma lecture. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrivais pas à m'attacher aux personnages, et je trouvais que l'intrigue n'était pas passionnante, elle ne me touchait pas, et pour moi ça mettait trop de temps à démarrer.
Comme je n'aime pas abandonner un bouquin (on ne sait jamais ce qu'il nous réserve), j'ai décidé de persister, et j'ai bien fait puisque la seconde partie du roman m'a beaucoup plu.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre, c'est la plume de l'auteur, qui est clairement la plus poétique que j'ai lue à ce jour. Mathias Malzieu a la qualité de mettre de la poésie dans le commun, de rendre cette histoire, qui est triste, plus douce. J'ai d'ailleurs été étonnée du contraste qui existe entre la narration, lyrique, et la façon de s'exprimer de Jack, qui est très familière, et qui crée un décalage amusant.

Par contre, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, notamment à Jack. Cela ne m'a pas empêché d'apprécier l'histoire, mais j'ai donc eu beaucoup plus de recul sur l'intrigue qu'à mon habitude.

Et concernant l'intigue, même si elle met pour moi un peu trop de temps à prendre et à démarrer, une fois que l'on commence à avancer dans le temps, les personnages qui apparaissent et les péripéties qui suivent étaient agréables à lire. J'ai notamment beaucoup apprécié les personnages de Miss Acacia et surtout de Georges Méliès, un personnage excentrique qui met de la vie dans ce roman.


En bref :

Ce livre est un peu étrange et différent, mais agréable à lire une fois qu'on rentre dans l'histoire. Je le conseille notamment aux fans de Tim Burton, qui devraient apprécier cet univers singulier.


Citations :

"L'étincelle dans son regard est intacte, mais elle a comme un faux contact dans le sourire."

"Tu ne le sais pas encore, mais un jour, tu seras bien content d'ouvrir ton sac et d'y trouver un souvenir de ton enfance."

"La carapace de la tortue la plus solide du monde se ramollit parfois en pleine insomnie."

"Si Cendrillon avait eu une horloge dans le cœur, elle aurait bloqué le temps à minuit moins une et se serait éclatée au bal toute sa vie."

"Si les tyrannosaures souriaient, je pense qu'ils le feraient comme Joe. Pas souvent et de façon inquiétante."

Et vous, avez-vous lu La mécanique du cœur ? Vu le film d'animation ? Qu'en avez-vous pensé ?

jeudi 18 mai 2017

La ferme des animaux - George Orwell

Bonjour les amis !

Pour ceux qui lisent mon blog depuis un petit moment, vous savez sans doute que j'ai lu 1894 de George Orwell cet été, et que malgré mon envie de l'aimer, je n'avais vraiment pas accroché à ce livre...

Depuis des années, mon copain et ma mère insistaient pour que je lise La ferme des animaux, que j'allais selon eux adorer. Malgré mon "échec" avec 1984 (qu'apparemment tout le monde sauf moi a adoré), mon copain n'a cessé de me tanner à chaque fois que je finissais un livre pour que j’enchaîne avec celui-ci.

J'ai donc fini par me lancer et le lire en me disant qu'au moins il était court (et se lirait vite même si je n'accrochais pas), et qu'au moins, je serai fixée sur cette histoire qu'on me vantait tant.

Et j'ai bien fait, car j'ai adoré ce bouquin, qui n'est pas passé loin du coup de cœur !


Titre : La ferme des animaux
Auteur : George Orwell
Maison d'édition : Folio
Date de parution originale : 1945

Résumé :

Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : "Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux."Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : "Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres."



Mon avis : ♥♥♥♥

Avant de commencer ce livre, j'avais à la fois l'appréhension d'être déçue et le pressentiment que j'allais adorer cette lecture. Au final, j'ai accroché à cette histoire dès les premières pages.

Au début du roman, on découvre une multitude d'animaux qui vivent dans une ferme dirigée par un humain. Las de travailler dur pour au final une récompense (leur nourriture) qu'ils estiment moindre, et suite aux idées révolutionnaires des cochons, les animaux finissent par chasser leur propriétaire et fonder une nouvelle société, basée sur l'égalité. Sauf qu'avec le temps qui passe, cette égalité va être de moins en moins évidente...

Ce livre est beaucoup plus court et abordable que 1984, mais pour moi il dénonce tout autant, avec beaucoup plus d'actions : on sent qu'il est fait pour des enfants. Toutefois, il reste intéressant pour les adultes car il présente plusieurs couches de lecture. En effet, je pense que c'est un livre que l'on peut relire au fil des années et à chaque fois (re)découvrir une multitude de détails qui nous auraient échappés.

J'ai adoré la narration, qui est pour moi une des grandes forces de ce livre, et une des raisons principales pour lesquelles je l'ai tant aimé. George Orwell nous conte cette intrigue avec un narrateur extérieur qui adopte régulièrement un ton décalé, et qui dénonce par l'absurde cette société qui est loin d'être parfaite.
J'ai trouvé l'histoire parfaitement écrite, ce livre est vraiment très bien fait et prenant, tout en restant intelligent et profond.

J'ai trouvé que rythme était également parfait. George Orwell ne va ni trop vite, ni trop lentement dans le déroulement des différents événements, ce qui rend le livre plus crédible (et qui peut faire peur, quand on y pense...). Même s'il traite surtout du communisme qui n'est plus d'actualité dans notre société, j'ai trouvé ce livre intemporel.

Donc si je n'ai qu'une chose à dire concernant cette lecture, c'est de de lui donner sa chance, car vous ne le regretterez pas !


En bref :

Une lecture qui m'aura réconciliée avec George Orwell : une histoire prenante avec une narration et un rythme parfaits pour dénoncer les dérives d'une société.


Citations :

"L'homme est la seule créature qui consomme sans produire. Il ne donne pas de lait, il ne pond pas d'œufs, il est trop débile pour pousser la charrue, bien trop lent pour attraper un lapin. Pourtant le voici le suzerain de tous les animaux."

"Nos vies présentes, se disaient- ils, sont vouées à la peine et à la faim. Qu’un monde meilleur doit exister quelque part, cela n’est-il pas équitable et juste ?"

lundi 27 mars 2017

Survivre avec les loups - Misha Defonseca

Bonjour les amis !

Je vous en avais parlé dans mon article Ces 5 livres que j'ai (vraiment) envie de relire, et c'est enfin chose faite : j'ai lu récemment Survivre avec les loups, de Misha Defonseca. Ce livre était également dans ma PAL pour le Cold Winter Challenge 2016/17, mais je l'ai lu avec un peu de retard, vu que je ne l'ai commencé que fin janvier, et lu en grande partie début février.

Pour remettre cette lecture dans son contexte, j'avais emprunté ce livre il y a des années au CDI de mon collège, il me semble à cause de son titre qui m'avait interpellé.
A cette époque, quand j'ai lu ce récit de voyages, j'étais persuadé qu'il s'agissait d'un témoignage, d'une histoire vraie, et pour cause, c'est ce qu'affirmait l'auteur. J'avais ainsi été énormément touchée par ce récit bouleversant, qui m'a énormément marqué. Surtout qu'à cette époque j'éprouvais une fascination pour tout ce qui touchait à la seconde guerre mondiale.

Ce n'est que quelques années plus tard, en 2007/08, que l'auteure a avoué que cette histoire n'était que le fruit de son imagination, qu'elle n'avait jamais vécu une pareille épopée, et que cette histoire n'était qu'un fantasme de petite fille qui voulait échapper à la réalité de sa propre vie.

Je ne raconte pas cette anecdote pour critiquer l'auteur, mais pour expliquer que lors de cette relecture, en plus du fait de le lire une petite dizaine d'années plus tard, et donc d'être plus mature moi même, j'avais en tête le fait que ce n'était pas une autobiographie, mais une fiction. J'ai donc moins compati avec Misha que lors de ma première lecture, et j'ai eu également beaucoup plus de recul, j'étais moins "impliquée" dans ma lecture.

Titre : Survivre avec les loups
Auteur : Misha Defonseca
Maison d'édition : Pocket
Date de parution originale : 1997

Résumé :

Fillette juive d'origine belge, Misha a 8 ans quand ses parents sont emmenés par la Gestapo puis déportés. Pour les retrouver, elle fuit la famille qui l'a recueillie avec comme seule idée fixe : " aller vers l'est ". Misha entreprend alors une quête folle. Traversant la Belgique, l'Allemagne, la Pologne, endurant le froid et la faim, Misha marche inlassablement. Sur son chemin, seuls les loups lui offrent une compagnie réconfortante. Auprès d'eux, elle apprendra à survivre.






Mon avis : ♥♥

Dans cette histoire on retrouve Misha, petite fille juive de 7 ans, qui vit à Bruxelles en pleine seconde guerre mondiale. Elle est cachée avec ses parents dans un petit appartement pour éviter d'être déportés dans les camps de concentration par les allemands. Un jour où la petite fille va à l'école, à la sortie ce ne sont pas ses parents qui l'attendent, mais une dame qui va l'emmener dans une famille d'accueil, car ses parents ont été victimes d'une rafle. Elle va donc se retrouver chez des gens qui ne l'ont recueillie que pour l'argent, et qui se montrent horrible avec elle. De fil en aiguille, la fillette va, avec en poche seulement une boussole et quelques vivres, décider de partir retrouver ses parents, qui sont sont "à l'est". Bien entendu, à ce moment elle ne réalise pas que son périple durera bien plus longtemps que prévu...

Comme je le disais en début d'article, j'ai (beaucoup) moins accroché à ce roman que lorsque je l'avais découvert pour la première fois.
Tout d'abord, j'étais surprise (comme à chaque fois que je relis un livre que j'ai découvert au collège) de voir que ce livre était relativement court, environ 150 pages environ.

J'ai été aussi étonnée (et déçue) que Misha passe beaucoup moins de temps avec les loups que dans mes souvenirs. En effet, c'est les moments que la petite fille a passé avec les loups qui m’avaient le plus marqués.  En fait, on les retrouve à certaines périodes, mais l'essentiel du parcours de la fillette se fait en solitaire, ce qui m'a déçue, moi qui espérais retrouver plus de moments avec ces animaux (qui font partie du titre !). Néanmoins, la présence des loups est importante, puisqu'ils vont l'aider à survivre dans la nature hostile, et également faire office de famille de remplacement, elle qui a perdu ses parents si jeune. La petite fille va d'ailleurs se sentir plus animale/louve qu'humaine...

Ce livre n'est pas joyeux, ni forcément facile. On suit la petite fille qui part de manière innocente avec trois fois rien, pensant que retrouver ses parents serait facile et rapide. Sans être préparée, elle va devoir apprendre à survivre cachée dans les forêts, à se nourrir comme elle peut, à fuir les hommes, notamment les allemands... J'ai aimé suivre son évolution : petit à petit elle va s'endurcir, tant physiquement que mentalement, et sa vision ingénue du monde va radicalement changer.

J'ai apprécié cette histoire, qui n'a pas de longueurs, et même si j'ai eu quelques déceptions, je ne regrette pas de l'avoir re découverte.


En bref :

Une lecture courte mais poignante, sur l'extraordinaire voyage à travers l’Europe d'une petite fille qui veut retrouver ses parents déportés par les nazis.


Citations :

"Je sais faire l’humain, je connais leurs grimaces, j’ai appris à parler, à lire, à écrire, à mettre un masque comme eux."

"Les bêtes, c’est mieux que les hommes. Les bêtes ne te veulent pas de mal, elles sont reconnaissantes, tu ne verras jamais un animal faire la guerre, un animal ne tue que pour manger. L’humain tue pour n’importe quoi."

"La vision de ce superbe animal pendu à un crochet m’est restée à jamais. [...] ce que les hommes font aux animaux, ils le font aux humains, et ils l’ont fait, ils ont pendu des humains de la même façon. L’homme est le maudit prédateur de la terre. Il n’a rien compris, il détruit un monde magnifique parce qu’il en est jaloux. Il détruit les animaux parce qu’il ne sait pas courir aussi vite, qu’il ne sent pas comme eux, n’entend pas comme eux. Il est jaloux des arbres, qui sont grands et beaux. L’homme est sans couleur. Tous les vices l’accompagnent."

"On dit qu'en vieillissant on oublie plus facilement le présent que le passé."

"Léontine et Sybil étaient « mariées avec Dieu », elles m’avaient expliqué ainsi leur célibat. Dieu revenait sans cesse, au déjeuner, au goûter, au souper, et je trouvais ce mari terriblement envahissant."

vendredi 17 février 2017

N'oublie pas mon petit soulier - Gabriel Katz

Bonjour les amis !

Aujourd'hui, je vais vous parler de ma deuxième lecture du Cold Winter Challenge 2016/17, N'oublie pas mon petit soulier.

C'est ma première lecture d'un livre de Gabriel Katz, et je ne lis de manière générale que très très peu de polars, mais j'ai beaucoup apprécié l'auteur dans ce registre : j'ai adoré ce livre, de la première à la dernière page.

Titre : N'oublie pas mon petit soulier
Auteur : Gabriel Katz
Maison d'édition : Editions du masque
Date de parution originale : 14 octobre 2015

Résumé :

Benjamin Varenne, un beau gosse acteur raté ou plutôt qui n’a pas encore percé, enchaîne les castings foireux et les jobs alimentaires. Pendant la période des fêtes, il fait office de Père Noël au Printemps. Débarque une petite bombe aux longs cheveux, encadrée de deux gardes du corps. Elle minaude ouvertement et exige un selfie avec le Père Noël.
De fil en aiguille, le Père Noël se retrouve dans le lit de la belle, dans un luxueux appartement du XVIe, les gardes du corps sagement parqués dans le salon. Avant de s'endormir, la princesse le prévient : il doit mettre son réveil à 6 heures et disparaître. Manque de chance, le portable n'a plus de batterie. Et Benjamin émerge trop tard. Il tombe nez à nez avec une mamie revêche qui l'insulte dans une langue inconnue - genre pays de l'est- en le braquant avec un énorme pistolet. S'ensuit un règlement de comptes de gangsters et notre Père Noël, paniqué, n’a d’autre choix que de fuir. Car la mamie flingueuse est en fait la mère du petit ami officiel, un caïd albanais qui va tout faire pour se venger selon le principe albanais du kanun.


Mon avis : ♥♥♥♥

Déjà, je dois dire qu'entre la couverture que je trouve parfaite pour l'histoire, et le résumé, je pressentais que j'allais beaucoup aimer ce livre. Et ça n'a pas manqué, j'ai très rapidement accroché à cette histoire loufoque, avec un personnage principal pas très malin qui a une poisse monumentale.

En effet, Benjamin a le don incroyable de se mettre dans des situations impossibles. A chaque fois, à cause de son caractère de Don Juan qui le pousse à vouloir faire le malin pour impressionner les belles femmes, il finit par en payer le prix fort ! Et cet acteur raté va se débrouiller comme il peut pour sortir vivant du pétrin dans lequel il s'est fourré, lui qui s'est retrouvé sans le vouloir avec la mafia albanaise à ses trousses... tout ça pour un coup d'un soir !

Je préfère ne pas en dire plus sur cette histoire, sous peine de spoiler l'intrigue, qui est plutôt bien menée. L'histoire est rythmée, on ne s'ennuie jamais, il se passe toujours plein de choses du début à la fin.

Benjamin est drôle, de par son caractère (il a un penchant pour l'humour noir), mais également malgré lui : les situations rocambolesques dans lesquelles il se met mêlent suspens, pression et un décalage avec la réalité qui est vraiment drôle.

Quant aux autres personnages, on découvre notamment Victoire, la fameuse "bombe" pour qui Benjamin va s'enliser dans ces galères, ainsi que Gros Sourcils, son garde du corps pas très loquace ni amical envers notre anti-héro. Ces personnages ont certains aspects assez caricaturaux, mais pas que, et avaient parfaitement leur place dans cette intrigue.

Pour finir, j'ai beaucoup aimé la fin, je l'ai trouvée vraiment bien faite et surtout, je ne l'avais pas vue venir ! Bon, ok, je l'avoue, je pense que d'autres l'auraient devinée, mais quand je suis à fond dans un livre je vis le moment sans trop me faire de plans sur le dénouement...

Bref. S'il n'y a qu'une seule chose à retenir de cet article, c'est que ce livre est vraiment très bien, et qu'il faut que vous le lisiez, si ce n'est pas déjà fait !


En bref :

Un polar de noël vraiment drôle et déjanté, qui se dévore avec beaucoup de plaisir, et que je vous recommande chaudement.


Citations :

"La dernière fois que j’ai réussi quelque chose, c’était le montage d’une armoire Ikea, et encore, je crois bien que j’ai mis les caches à l’envers."

"La séduction n’est rien d’autre qu’une pièce jouée d’avance, où chacun fait semblant d’improviser."

"- Rappelle-moi depuis combien de temps tu la connais ?
- Quand on couche ensemble, ça compte triple."

"Même gros sourcils met son grain de sel, en confirmant que le Parisien, il vaut mieux l’avoir en journal."

"Il faut croire que les goûts de luxe s’attrapent plus facilement qu’un herpès."

dimanche 12 février 2017

Flocons d'amour - John Green, Maureen Johnson, Lauren Myracle

Bonjour les amis !

Je vous ai parlé début décembre de ma participation au Cold Winter Challenge 2016/17.
Pour cette édition, j'ai été une assez mauvaise élève : après avoir passé plus ou moins tout mon mois de décembre à lire le troisième tome de Phobos, de Victor Dixen, j'ai commencé ce challenge seulement début janvier, avec Flocons d'amour.

Ce recueil de nouvelles se compose des suivantes :
  • Le jubilé express, de Maureen Johnson
  • Un miracle de Noël à pompons, de John Green
  • Le saint patron des cochons, de Lauren Myracle

J'ai ce livre dans ma PAL depuis au moins un an, et je me suis dit qu'avec le froid qu'il a fait ici en janvier, c'était le moment où jamais de lire ces romances, qui se passent dans un contexte très enneigé, à Noël.



TitreFlocons d'amour
Auteurs : John Green, Maureen Johnson, Lauren Myracle
Maison d'édition : Livre de Poche Jeunesse
Date de parution originale : 2 octobre 2008

Résumé :

24 décembre. Nuit des miracles ? Ou des catastrophes ? Une terrible tempête, un train bloqué dans la neige. Gracetown : tous les voyageurs descendent ! Gracetown… Bourgade perdue au milieux de nulle part qui vous ferait presque oublier le repas de Noël. Pourtant Jed, Jubilé, et les autres vont partager le réveillon le plus insolite de leur vie. Dans un café bondé de pom-pom girls ou au détour d'une route enneigée, les rencontres inattendues se multiplient. Les couples se font, se défont et se refondent Louvoyant entre les flocons, les flèches de Cupidon qui pleuvent sur la ville ne laisseront personne de glace.



Mon avis : ♥♥

Les trois histoires se déroulent à noël, et on comprend vite qu'elles sont liées. En effet, on retrouve des personnages communs à plusieurs de ces histoires, ce qui nous permet de mieux comprendre certains aspects d'une nouvelle en lisant la suivante.

Comme le titre l'indique très bien, on va retrouver une romance hivernale doute douce et mignonne, qui se lit très vite. Honnêtement, ce n'est pas l'histoire du siècle, et les péripéties ne sont pas toujours très crédibles, mais ce n'est pas ce que je lui demandais. Avec ce genre d'histoire, ce que je veux, c'est de l'espoir et de bons sentiments. Et si c'est bien amené, j'accroche assez facilement (ce qui est également le cas pour les comédies romantiques, d'ailleurs, je suis très bon public en terme de comédie/romance).

Honnêtement, j'ai passé un bon moment avec ce livre, j'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture. Mais ce que j'ai le plus aimé, c'est le côté positif qui se dégage de cette lecture : on y découvre au début la tristesse, puis l'espoir, les rires, l'amitié et l'amour. Comme quoi, la magie de noël rend tout possible !

Concernant les "péripéties", ça ne m'a absolument pas gênée de voir des situations rocambolesques et certains clichés, parce que j'ai trouvé que c'était assez bien amené, que c'était bourré de mignonitude (comment ça, ce n'est pas un mot ?!), et que c'était drôle.

Pour moi, ce roman est un livre sympa à lire un jour où il neige, près de la cheminée, un plaid sur les genoux et un chocolat chaud dans la main.

Dans l'ensemble j'ai passé un très bon moment avec ces nouvelles, même si j'ai préféré les deux premières à la dernière, car le personnage principal de la dernière histoire était souvent agaçante. Certes, c'est un choix de l'auteur, et l'histoire était pas mal, mais même quand ce personnage faisait de son mieux pour être une "bonne" personne, elle avait toujours des réflexions et pensées très égocentriques qui m'ont régulièrement énervées.


En bref :

Des nouvelles toute douces et drôles à conseiller aux amoureux de la romance, à lire de préférence en hiver pour être dans l'ambiance.


Citations :

"Fonce sans te poser de questions et tourne si un obstacle surgit en travers de ton chemin."

"J’avais beau le connaître depuis la fin du primaire, j’avais l’impression de le voir évoluer sur l’écran d’une télévision : en quelque sorte, c’était comme si je suivais son émission régulièrement. [...] Parfois, certaines personnes paraissent plus distantes et plus inaccessibles que les véritables stars. La proximité n’engendre pas toujours la familiarité."

"Je suis resté sous l’auvent un moment, mais j’en ai rapidement conclu qu’il valait mieux être de mauvais poil en compagnie de ses amis que tout seul."

lundi 30 janvier 2017

Phobos, tome 03 : Victor Dixen

Bonjour les amis !

Je voulais tout d'abord vous souhaiter avec un peu beaucoup de retard une excellente année 2017, en espérant qu'elle vous apporte ce que vous désirez, plein de bonheur et bien sûr de belles lectures !

Pour cette première chronique de l'année, je vais vous présenter ma dernière lecture de 2016, qui a été un énorme coup de cœur. Il s'agit de Phobos tome 3, de Victor Dixen.

Qu'est ce que j'attendais la sortie de ce tome !
Même si j'en attendais encore plus des premiers tomes avec tout l'engouement qu'il y a eu autour de ces livres, j'avais adoré cette saga et je me souviens d'avoir été incapable de me coucher tôt lorsque j'ai découvert cette série... Je ne ferai aucun spoiler, mais même si l'histoire en elle-même était extrêmement prenante, c'est surtout le cliffhanger final du tome 2 qui m'avait laissée bouche bée et dans l'attente des explications de l'auteur quant à ce retournement de situation imprévisible.

Aussi, avant de lire ce tome, il est pour moi important d'avoir lu le préquel, Phobos Origines, car on y découvre de nombreuses révélations concernant les six garçons, qui ont une place importante dans l'intrigue de ce 3ème livre, et expliquent beaucoup de passages. Afin de ne pas se spoiler l'histoire, je pense que le mieux est de le lire entre les 2ème et 3ème tomes.


Titre : Phobos, tome 3
Auteur : Victor Dixen
Maison d'édition : Robert Laffont, collection R
Date de parution originale : 24 novembre 2016


Résumé :

FIN DU PROGRAMME GENESIS DANS 1 MOIS... 1 JOUR… 1 HEURE… ILS ESPÈRENT SAUVER LEUR VIE
Ils sont les naufragés de Mars et la Terre entière se passionne pour leur plan de sauvetage. Mais qui sauvera les Terriens des écrans qui les hypnotisent ?
 ELLE ESPÈRE SAUVER LE MONDE
Sous les spotlights et les caméras, Léonor refuse de fermer les paupières. Mais qui lui ouvrira les yeux sur ce qu'elle veut vraiment ?
 MÊME SI L'AVENIR N'OFFRE PLUS D'ESPOIR, IL EST TROP TARD POUR RENONCER.


Mon avis : ♥♥♥♥♥

Pour faire le résumé de ce livre, nous le reprenons au moment où nous avions fini le tome 2 : une révélation explosive vient d'être faite à Léonor, qui doit rapidement prendre sa décision quant à un dilemme. Elle a en effet le choix entre révéler le lourd secret à ses camarades pionniers, ou le cacher pour protéger la personne concernée ; ce qui aura bien sûr de nombreuses conséquences sur la vie de nos martiens préférés.
D'autre part, on suit sur Terre l’ascension au pouvoir de Séréna, qui ne va pas se faire sans encombres...

Pour moi, ce tome est largement le meilleur de la saga, et a été un véritable coup de cœur, de la première à la dernière page.
Victor Dixen nous mène là où il veut, nous accrochant à ce livre à coup de révélations toutes plus fracassantes les unes que les autres. Il y a peu de pauses, tout s’enchaîne, et l'auteur nous frustre en nous laissant patienter entre chaque révélation et la suite de l'histoire.

De manière générale, j'adore les livres avec de multiples points de vue, qui pour moi apportent un véritable plus à l'histoire, en donnant au lecteur plusieurs sources d'information.
Mais l'auteur passe à un niveau supérieur, puisqu'on n'a pas seulement deux points de vue, mais 4, si je n'en oublie aucun. En effet, comme les autres tomes, ce livre alterne entre plusieurs visions : la vie des pionniers du point de vue de Léonor, celui de Séréna (la directrice du programme Génésis) sur Terre, la chaîne de télévision Génésis, mais aussi celui d'Harmony et Andrew (deux jeunes dont le destin s'est retrouvé lié à celui des pionniers).

Du coup, après chaque révélation, Victor Dixen nous laisse mariner en passant à un autre point de vue (voire plusieurs, le sadique !), ce qui est de la torture pour le lecteur.. Mais je dois reconnaître que cela montre son génie car ainsi il a réussi à me captiver et il était impossible pour moi de décrocher de ce livre. Chapeau bas !

J'ai hâte de lire la suite et me jetterai de nouveau sur le tome 4 quand il sortira, car comme toujours dans cette série, ce livre finit de manière fracassante, et que j'ai hâte de savoir ce qu'il va arriver à chacun des personnages.


En bref :

D'une main de maître, Victor Dixen nous mène à bâtons rompus de révélation en révélation à travers une intrigue qui évolue rapidement, et qui nous tient en haleine tout au long de la lecture. J'ai adoré détester l'auteur de nous faire tant mariner, et je ne peux que conseiller cette saga à quiconque souhaiterait la commencer/continuer ! Un vrai coup de coeur, pour une série qui se démarque, s'améliore de tome en tome, et qui continue sans arrêt à me surprendre.


Citations :

"Captivée par ses paroles magnétiques, j'étais l'agnelle que le fermier cajole comme un animal de compagnie, tout en sachant que le lendemain il la mènera à l'abattoir pour la saigner."

" Ce ne sont pas les événements qui comptent, mais le moment où ils se produisent et la manière dont ils sont interprétés. Le timing est crucial dans le monde du spectacle."

" C'est facile de suivre un chef quand on est soi-même incapable de prendre une décision."

"De toutes les voiles dont disposent les humains pour naviguer au gré de l'existence, celles du cœur sont les plus difficiles à orienter, et peut-être même est-ce impossible."

Et vous, avez-vous lu la saga Phobos ? Ou d'autres livres de Victor Dixen ? Qu'en avez-vous pensé ?

vendredi 20 janvier 2017

Lettre ouverte aux livres

Bonsoir,

Ce n'est pas dans mon habitude de déblatérer en ligne sur ma vie, mais ce soir j'avais besoin de le faire. J'avais besoin d'exprimer ma gratitude aux livres.

J'aime lire. J'ai toujours aimé ça, et je ne pense pas que ça changera un jour, même si je lis moins qu'avant.

Je lis parce que j'aime me plonger dans des histoires, découvrir des univers, tant dans des mondes réels que fantastiques. J'aime m'attacher à ces personnages, suivre leur évolution. Aimer, détester, compatir, avoir peur, stresser [...] avec eux.

Mais surtout, ce que j'aime, c'est que les livres nous permettent d'échapper au quotidien, à la routine, à une vie qui peut parfois être trop banale, trop monotone. La lecture est pour moi un de ces loisirs qui peuvent apporter de la couleur dans une journée terne.


C'est de cet aspect dont je voulais parler aujourd'hui.

J'ai de la chance, je suis une personne qui essaye de toujours voir le côté positif des choses, d'être optimiste, de voir le bon dans chaque situation. Bien sûr, comme tout le monde, j'aime aussi râler, parce que ça fait du bien, et que ça défoule. Mais je relativise (la plupart du temps), et je sais que malgré tout, la vie est belle, même lorsqu'on ne le voit pas.

Ma journée a très mal commencée. Je me suis réveillée avec un très gros cafard, après avoir très peu et surtout très mal dormi. Malgré mon envie de me terrer au fond de mon lit, je me suis levée (pas le choix) en espérant que ça aille mieux. Forcément, ça a continué : en me maquillant j'ai fait tomber mon coton tige dans le lavabo, ce qui m'a obligé à en prendre un nouveau. Trois fois. A ce stade, je ne voyais pas ce qui pourrait améliorer ma journée. Je sais, ça parait futile, mais quand le moral n'est pas au beau fixe, la moindre contrariété peut être très difficile à relativiser...



Puis je suis sortie pour aller au travail, et j'ai pris le bus, et ensuite le métro. Et dans les transports en commun, j'ai lu. Ayant terminé Flocons d'amour hier (je vous en parle bientôt), j'ai attaqué N'oublie pas mon petit soulier, de Gabriel Katz. Et là, pendant ce court laps de temps (une dizaine de minutes tout au plus, de quoi lire une quinzaine de pages), j'ai oublié. J'ai oublié que quelques minutes plus tôt j'avais le moral dans mes chaussettes, j'ai oublié mon lit qui pourtant que criait de revenir, j'ai oublié qu'il faisait froid dehors... Bref. J'ai tout oublié, et l'espace d'un instant, je me suis sentie bien. Ce que je pensais impossible en un laps de temps si court.

En descendant du métro, et en quittant ma lecture, ça m'a frappé : je me suis souvenue pourquoi la lecture touche autant de monde, moi y compris. Parce qu'elle permet de s'oublier, d'échapper à ce qui nous rend triste. Et surtout, parce qu'elle nous rend heureux.

Gabriel Katz, que je ne connaissais que de nom avant ce matin, m'a permis de repartir d'un meilleur pied, et d'entamer ma journée avec un regain d'énergie. Alors oui, quand j'ai fini ma lecture, mon enthousiasme est retombé, mais les nuages me paraissaient moins noirs, et j'ai pu repartir avec l'envie de passer une bonne journée, et de sortir de cette spirale dans laquelle je m'enlisais.

Alors, je voulais vous dire merci. A tous les auteurs qui nous font oublier les petits et gros tracas. A ces écrivains qui rendent notre journée plus belle.

Du plus profond de mon cœur, merci.