lundi 27 mars 2017

Survivre avec les loups - Misha Defonseca

Bonjour les amis !

Je vous en avais parlé dans mon article Ces 5 livres que j'ai (vraiment) envie de relire, et c'est enfin chose faite : j'ai lu récemment Survivre avec les loups, de Misha Defonseca. Ce livre était également dans ma PAL pour le Cold Winter Challenge 2016/17, mais je l'ai lu avec un peu de retard, vu que je ne l'ai commencé que fin janvier, et lu en grande partie début février.

Pour remettre cette lecture dans son contexte, j'avais emprunté ce livre il y a des années au CDI de mon collège, il me semble à cause de son titre qui m'avait interpellé.
A cette époque, quand j'ai lu ce récit de voyages, j'étais persuadé qu'il s'agissait d'un témoignage, d'une histoire vraie, et pour cause, c'est ce qu'affirmait l'auteur. J'avais ainsi été énormément touchée par ce récit bouleversant, qui m'a énormément marqué. Surtout qu'à cette époque j'éprouvais une fascination pour tout ce qui touchait à la seconde guerre mondiale.

Ce n'est que quelques années plus tard, en 2007/08, que l'auteure a avoué que cette histoire n'était que le fruit de son imagination, qu'elle n'avait jamais vécu une pareille épopée, et que cette histoire n'était qu'un fantasme de petite fille qui voulait échapper à la réalité de sa propre vie.

Je ne raconte pas cette anecdote pour critiquer l'auteur, mais pour expliquer que lors de cette relecture, en plus du fait de le lire une petite dizaine d'années plus tard, et donc d'être plus mature moi même, j'avais en tête le fait que ce n'était pas une autobiographie, mais une fiction. J'ai donc moins compati avec Misha que lors de ma première lecture, et j'ai eu également beaucoup plus de recul, j'étais moins "impliquée" dans ma lecture.

Titre : Survivre avec les loups
Auteur : Misha Defonseca
Maison d'édition : Pocket
Date de parution originale : 1997

Résumé :

Fillette juive d'origine belge, Misha a 8 ans quand ses parents sont emmenés par la Gestapo puis déportés. Pour les retrouver, elle fuit la famille qui l'a recueillie avec comme seule idée fixe : " aller vers l'est ". Misha entreprend alors une quête folle. Traversant la Belgique, l'Allemagne, la Pologne, endurant le froid et la faim, Misha marche inlassablement. Sur son chemin, seuls les loups lui offrent une compagnie réconfortante. Auprès d'eux, elle apprendra à survivre.






Mon avis : ♥♥

Dans cette histoire on retrouve Misha, petite fille juive de 7 ans, qui vit à Bruxelles en pleine seconde guerre mondiale. Elle est cachée avec ses parents dans un petit appartement pour éviter d'être déportés dans les camps de concentration par les allemands. Un jour où la petite fille va à l'école, à la sortie ce ne sont pas ses parents qui l'attendent, mais une dame qui va l'emmener dans une famille d'accueil, car ses parents ont été victimes d'une rafle. Elle va donc se retrouver chez des gens qui ne l'ont recueillie que pour l'argent, et qui se montrent horrible avec elle. De fil en aiguille, la fillette va, avec en poche seulement une boussole et quelques vivres, décider de partir retrouver ses parents, qui sont sont "à l'est". Bien entendu, à ce moment elle ne réalise pas que son périple durera bien plus longtemps que prévu...

Comme je le disais en début d'article, j'ai (beaucoup) moins accroché à ce roman que lorsque je l'avais découvert pour la première fois.
Tout d'abord, j'étais surprise (comme à chaque fois que je relis un livre que j'ai découvert au collège) de voir que ce livre était relativement court, environ 150 pages environ.

J'ai été aussi étonnée (et déçue) que Misha passe beaucoup moins de temps avec les loups que dans mes souvenirs. En effet, c'est les moments que la petite fille a passé avec les loups qui m’avaient le plus marqués.  En fait, on les retrouve à certaines périodes, mais l'essentiel du parcours de la fillette se fait en solitaire, ce qui m'a déçue, moi qui espérais retrouver plus de moments avec ces animaux (qui font partie du titre !). Néanmoins, la présence des loups est importante, puisqu'ils vont l'aider à survivre dans la nature hostile, et également faire office de famille de remplacement, elle qui a perdu ses parents si jeune. La petite fille va d'ailleurs se sentir plus animale/louve qu'humaine...

Ce livre n'est pas joyeux, ni forcément facile. On suit la petite fille qui part de manière innocente avec trois fois rien, pensant que retrouver ses parents serait facile et rapide. Sans être préparée, elle va devoir apprendre à survivre cachée dans les forêts, à se nourrir comme elle peut, à fuir les hommes, notamment les allemands... J'ai aimé suivre son évolution : petit à petit elle va s'endurcir, tant physiquement que mentalement, et sa vision ingénue du monde va radicalement changer.

J'ai apprécié cette histoire, qui n'a pas de longueurs, et même si j'ai eu quelques déceptions, je ne regrette pas de l'avoir re découverte.


En bref :

Une lecture courte mais poignante, sur l'extraordinaire voyage à travers l’Europe d'une petite fille qui veut retrouver ses parents déportés par les nazis.


Citations :

"Je sais faire l’humain, je connais leurs grimaces, j’ai appris à parler, à lire, à écrire, à mettre un masque comme eux."

"Les bêtes, c’est mieux que les hommes. Les bêtes ne te veulent pas de mal, elles sont reconnaissantes, tu ne verras jamais un animal faire la guerre, un animal ne tue que pour manger. L’humain tue pour n’importe quoi."

"La vision de ce superbe animal pendu à un crochet m’est restée à jamais. [...] ce que les hommes font aux animaux, ils le font aux humains, et ils l’ont fait, ils ont pendu des humains de la même façon. L’homme est le maudit prédateur de la terre. Il n’a rien compris, il détruit un monde magnifique parce qu’il en est jaloux. Il détruit les animaux parce qu’il ne sait pas courir aussi vite, qu’il ne sent pas comme eux, n’entend pas comme eux. Il est jaloux des arbres, qui sont grands et beaux. L’homme est sans couleur. Tous les vices l’accompagnent."

"On dit qu'en vieillissant on oublie plus facilement le présent que le passé."

"Léontine et Sybil étaient « mariées avec Dieu », elles m’avaient expliqué ainsi leur célibat. Dieu revenait sans cesse, au déjeuner, au goûter, au souper, et je trouvais ce mari terriblement envahissant."