Bonjour les amis !
Pour cette troisième chronique, je voulais vous parler d'un livre qui m'a particulièrement touchée quand je l'ai lu en juin dernier.
Habituellement, je ne suis attirée que par des fictions, je préfère lire pour m'évader et justement sortir de la réalité, surtout quand elle est dure. Mais en tombant par hasard sur une vidéo youtube d'Antoine Leiris dans On n'est pas couchés, j'ai eu envie de cliquer, intriguée par un titre qui détonne ces derniers temps : Vous n'aurez pas ma haine. En regardant l'interview de ce journaliste, je n'ai pu qu'éprouver de l'admiration pour cet homme qui a traversé des moments si durs, mais continue d'avancer, et de rester positif. Après quelques jours d'hésitations, j'ai pris mon courage à deux mains, et décidé de lire ce livre, qui a été un coup de cœur.
* Cet article n'a pas pour but de parler du terrorisme ou de créer une polémique là-dessus, juste de partager mon avis sur ce témoignage qui m'a touchée. D'ailleurs, le terrorisme est à peine évoqué dans ce livre et n'en est pas le sujet principal. Il en est de même pour ma chronique.
Titre : Vous n'aurez pas ma haine
Auteur : Antoine Leiris
Maison d'édition : Editions Fayard
Nombre de pages : 216
Date de parution originale : 30 mars 2016
Résumé :
Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume.
À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre. Un témoignage bouleversant.
Mon avis : ♥♥♥♥♥
Si vous voulez avoir des détails concernant l'attentat du Bataclan, ne lisez pas ce livre, l'auteur a pris le parti de ne pas tourner son témoignage autour du terrorisme et des horreurs qui ont été commises ce soir là.
Antoine Leiris commence par nous parler de cette nuit du 13 novembre, du moment où il a appris qu'il y avait un attentat au Bataclan. Avec des phrases courtes, saccadées, il nous pousse à lire plus vite, à vivre avec lui ses recherches pour retrouver sa femme durant cette nuit. Il partage avec le lecteur son attente, sa douleur lorsqu'il apprend la "sentence".
Puis vient le "après". Après, pour lui, l'essentiel est de préserver leur fils Melvil, âgé de 17 mois, de le protéger comme il peut des conséquences de la perte de sa mère. Alors il nous raconte leur quotidien, qu'il essaye au maximum de ne pas changer, pour ne pas le dérouter. Il nous explique comment, petit à petit, leurs vies reprennent leur cours, comment ils arrivent à avancer un jour à la fois, comment les gens se comportent avec eux, montrent de la gentillesse à leur égard, essayent de les aider...
Ce livre est pour moi un message d'amour et d'humanité. Il nous montre que malgré les difficultés qu'ils rencontrent, la douleur de perdre la femme de sa vie et mère de son fils, il reste de l'espoir, car la vie continue. Le fait qu'il refuse d'éprouver de la haine pour les terroristes, qu'il souhaite plus que tout avancer dans la vie et ne pas sombrer dans la colère est plus qu'admirable.
Alors oui, ce roman est le genre qui nous fait pleurer. Mais personnellement, ce qui m'a arraché des larmes, ce n'est pas la douleur ni la tristesse, mais au contraire les actes de générosité et de gentillesse qu'il a vécu et qui redonnent foi en l'humanité.
En bref :
Un livre touchant, du début à la fin. Un message d’amour, surtout, et malgré tout, d’espoir. On ne s’attarde pas sur la violence, il n’y a pas de haine, juste de l’amour d’un père à son fils, d’un homme à sa femme. Un père qui avance pour son fils, et un message magnifique qui est délivré avec une plume que j'ai particulièrement appréciée.
Citations :
"Ces moments les plus insignifiants, où il n’y a rien à montrer, rien à raconter, sont les plus beaux."
"Bien sûr, avoir un coupable sous la main, quelqu’un sur qui l’on peut reporter sa colère, c’est une porte entrouverte, une occasion d’esquiver sa souffrance. [...] On pense à lui pour ne plus penser à soi, on le déteste lui pour ne pas haïr sa vie, on se réjouit de sa mort pour ne plus sourire à ceux qui restent."
"D’une rafale de mitraillette, ils ont dispersé notre puzzle. Et, lorsque pièce après pièce nous le recomposerons, ce ne sera plus le même. Il manquera quelqu’un sur le tableau, il n’y aura plus que nous deux, mais nous prendrons toute la place. Elle sera avec nous, là, invisible. C’est dans nos yeux qu’on lira sa présence, dans notre joie que brûlera sa flamme, dans nos veines que couleront ses larmes."
"Mon « Comme on peut dans ces moments-là » est de ceux-là. Il est cette petite cabane que l’on photographie après la catastrophe, celle qui est encore miraculeusement debout alors que tout est en ruine. C’est pas grand-chose mais ça tient."
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